Kai Engel - Marée

En tant que compositeur, Kai Engel s’intéresse à plusieurs genres qui restent dans la sphère de la musique instrumentale : le néoclassique, la musique de film, l’ambient, la musique expérimentale ou encore l’IDM (Intelligent Dance Music). Sa musique est tantôt épique, tantôt atmosphérique ou méditative ; elle est tantôt propice à la relaxation, tantôt énergisante.

Dans son EP « Brume », Kai Engel a choisi d’explorer, à travers sa musique, une ambiance mystérieuse et énigmatique. L’album comporte cinq titres qui, bien qu’ils soient différents, dégagent la même fragilité, la même subtilité et le même magnétisme. Impossible de ne pas entendre le compositeur de musique de film : ces cinq titres qui se suivent à la manière d’une fresque, comme s’ils racontaient une histoire, auraient pu être la bande-originale d’un court-métrage ou d’un documentaire.

Le titre de l’EP colle parfaitement au ton et à l’ambiance de la musique. Selon moi, les cinq morceaux instrumentaux qui composent l’EP sont une parfaite illustration du concept de brume ! L’artiste n’a rien laissé au hasard : pour la pochette de son EP, il a choisi une photographie de l’Islandais Benjamin Hardman représentant un paysage plongé dans la brume et survolé par trois oiseaux. Le nom de l’artiste et le titre de l’EP sont à peine visibles, comme pour ne pas altérer l’équilibre et le calme du visuel.

Benjamin Hardman est spécialisé dans les photographies de paysages gelés ou embrumés et à travers son travail, il se donne pour mission de capturer le caractère éphémère des saisons mais aussi la beauté et la fragilité de la nature. Ses photographies sont minimales, elles jouent sur le monochrome et sur le graphisme des formes de la nature. Elles sont sobres, mystérieuses et énigmatiques, à l’image de la musique qui figure sur « Brume » : Kai Engel n’aurait pas pu faire un meilleur choix pour illustrer son EP !

Bien qu’il soit russe, Kai Engel s’est tourné vers la langue française pour intituler chacun de ses titres sur cet EP. « Marée » est le troisième morceau. Il débute par une mélodie douce, délicate et lente au piano. Durant les premières trente secondes, « Marée » apparaît à l’auditeur comme un titre de musique ambient joué au piano. Puis la musique prend un virage dans l’électronique : le tempo s’accélère, le rythme est marqué par un beat de batterie (qui sait rester subtil) et d’autres couches instrumentales se superposent à la mélodie initiale au piano. Subtile, apaisante, atmosphérique, « Marée » ferait un titre d’accompagnement parfait pour un time-lapse, un vlog ou un long ou court-métrage.

Tout au long de sa longue et riche discographie, Kai Engel aura exploré de nombreux genres en suivant son instinct et sa curiosité insatiable. Ainsi, « Marée » est un mélange de styles qui s’apparente au trip-hop. Ce genre musical fusionne les caractéristiques de l’electronica et celles du hip-hop pour donner une musique instrumentale proche de l’ambient, souvent apaisante, calme, mélancolique et atmosphérique. On estime que les premières formes de trip-hop sont nées dans les années 1990 en Angleterre : c’est donc un genre relativement récent qui privilégie des instruments ou outils électroniques comme les claviers, la platine vinyle ou l’échantillonneur.

Si vous aimez le titre « Marée », vous aimerez sans doute aussi les quatre autres titres présents sur l’EP « Brume ». Vous pouvez les écouter librement sur la page Bandcamp de Kai Engel : https://kaiengel.bandcamp.com/album/brume